Il y a plus de 30 ans, tout a commencé lorsque j’étais directeur artistique pour une agence internationale basée en région bordelaise.
Un jour, mon responsable me proposa d’organiser une soirée promotionnelle à La Ville Dieu du Temple, avec un plateau varié d’artistes.
Ce fut un succès : quatre heures de spectacle non-stop, en collaboration avec l’UDCOF 82, rassemblant plus de 300 personnes et 42 comités des fêtes du Tarn-et-Garonne et des environs.
À l’issue de cette soirée, l’idée d’un événement récurrent dans le département, déjà riche en manifestations, a émergé.
Après une rencontre avec la directrice des affaires culturelles de l’époque (où j’ai découvert, au passage, que l’on mangeait très bien au département, grâce à un déjeuner en présence de l’ancien président Jean-Michel Baylet), il est apparu qu’il n’existait aucune manifestation dédiée au rire et à l’humour.
L’idée d’un festival était née.
La naissance du festival
J’ai alors rencontré Jean-Marc Rup, maire de La Ville Dieu à l’époque, et qui m’a accordé sa confiance ainsi que celle du conseil municipal.
Restait à trouver une structure associative porteuse.
Ma belle-fille Caroline, alors âgée de 10 ans et pratiquant le tennis, m’a orienté vers Loïc Ribard, président du club.
Une rencontre décisive : il voyait dans ce festival un moyen de financer les cours de tennis.
Un réseau qui s’étend
Pour organiser l’événement, j’ai pris contact avec le président du festival d’humour de Villeneuve-sur-Lot, qui m’a invité à découvrir son événement.
Une collaboration et une amitié sont nées, m’ouvrant les portes d’autres festivals, comme celui d’Eliane Zayan (Festi-Femmes à Marseille), qui m’a présenté aux organisateurs des grands festivals d’humour (Tournon, Mâcon, Juste pour Rire).
Ces liens m’ont valu des invitations en tant que membre de jury, notamment à Verviers (Belgique), puis à Rochefort, Bièrges, et bien d’autres.
Les Galopins du Rire : une initiative venue de Belgique
C’est d’ailleurs en Belgique que l’idée des Galopins du Rire a vu le jour, sur une proposition du président du festival de Verviers et de son bourgmestre.
Ils souhaitaient étendre à la France leur concept de concours dédié aux jeunes humoristes.
L’objectif ? Offrir une vitrine à de nouveaux talents et leur permettre de rencontrer des professionnels (programmateurs, tourneurs, directeurs de salles).
Grâce au travail des bénévoles et à mes contacts professionnels (mon poste me permettant de proposer des contrats aux artistes), La Ville Dieu est rapidement devenue une étape incontournable pour les jeunes découvertes.
Une programmation unique
Le festival se distinguait aussi par ses soirées cabaret, mêlant humour, revues et chansons, et par la mise en lumière d’artistes professionnels peu médiatisés mais d’une qualité exceptionnelle.
Des noms comme Topick, Laurent Chandemerle, Yves Pujol, Joseph ou Anthony Joubert ont marqué les esprits, et certains sont devenus des habitués du Festival d’Avignon, où je les retrouve chaque année avec plaisir.
L’évolution des structures
Avec le temps, il a fallu séparer le festival du club de tennis pour des questions de subventions, donnant naissance à l’association Comiques d’un Soir – Comiques de Demain.
Puis, pour distinguer le festival de la programmation annuelle, PattaScènes a été créée – un nom trouvé lors d’une cargolade dans les Pyrénées-Orientales, au village du Soler, chez Patricia et Olivier.
Ainsi est née l’aventure de l’humour à La Ville Dieu du Temple, une histoire faite de rencontres, de passion et de rires partagés.
Daniel BRUSTET, président de PattaScènes